Depuis le temps qu’on nous le dit, on le sait. Les engrais azotés, ça pollue ! Croissance des algues, diminution de l’oxygène dans l’eau, destruction de la biodiversité et pollution de l’eau potable. Dans le sillage de la guerre en Ukraine, le coût des fertilisants a bondi. En Australie, ça tombe pile, on vient de concocter de nouvelles variétés d’orge dont la teneur en azote est jusqu’à 50 % supérieure aux variétés témoins. Du coup, moins besoin d’engrais, moins de pollution et moins d’émissions de gaz à effet de serre.
Comment l’édition de gènes réduit l’usage d’engrais chimiques
Grâce à la technologie d’édition de gènes (CRISPR/Cas 9), la Western Crop Genetics Alliance est parvenue à réguler les gènes responsables de l’utilisation de l’azote dans la plante sans compromettre le rendement ou la qualité de la céréale. Cette chirurgie génétique a permis de retarder de 10 à 14 jours la dégénérescence et la récolte, donnant à cette lignée d’orge la possibilité d’augmenter le remplissage des grains, d’accroître de 50 à 180 % la production de chlorophylle et de gonfler les rendements en grains jusqu’à hauteur de 30 %.
L’utilisation de la technique CRISPR/Case 9 sur les variétés d’orge Golden Promise et RGT Planet se poursuivra en serre au cours de cette année afin d’augmenter les semences. Il s’agirait du premier exemple réussi de cette application à une culture majeure en Australie. On croit qu’elle pourrait être appliquée à d’autres types de céréales et ouvrir ainsi la voie à une dépendance réduite à l’égard des engrais azotés et à une production plus durable à moindre coût. Il restera, entre autres, à voir si cela pourra vraiment se faire sans changer les systèmes agricoles.
Source : Future Farming