Avant même que les fermiers aient le temps d’étendre leur fumier sur leurs terres, 50% de l’azote contenu dans le lisier se volatilise, une perte énorme d’engrais potentiel qu’ils doivent compenser par l’achat d’engrais chimiques produits à partir d’énergies fossiles. Pour résoudre ce problème tant économique qu’environnemental, une société norvégienne teste un système de réduction des émissions d’ammoniac tout en produisant son propre engrais azoté nécessaire à la croissance des cultures.
En mettant au point un réacteur à plasma, la firme N2 Agri parvient à fixer l’azote qui abonde dans l’air ambiant (78% de l’air est constitué d’azote) et à l’incorporer au fumier. Non seulement ce processus pourrait permettre aux agriculteurs d’économiser jusqu’à 20% du coût de leurs engrais artificiels, mais en captant l’azote qui fuit le lisier, il neutralise la partie de l’azote qui se transforme en protoxyde d’azote (N2O), ce gaz à effet de serre 310 fois plus polluant que le dioxyde de carbone. Pour ne rien gâcher, au contact de l’eau, cet azote récupéré forme de l’acide nitrique qui emprisonne l’ammoniac et en neutralise les mauvaises odeurs.
La firme prévoit qu’une ferme de 150 à 200 vaches aura besoin d’un réacteur à plasma de 25 kW. Il serait moins coûteux et de la même taille qu’un robot de traite. En épargnant sur l’achat de fertilisants chimiques, les fermiers pourraient rembourser le coût de leur réacteur à plasma en six ou sept ans.
De quoi mieux respirer, non?