Les brouteurs de carbone

1 octobre 2019 | Bovin, Élevage, Environnement, Santé

Les éleveurs de bovins états-uniens en ont déjà jusque-là de se faire dire que leurs bêtes produisent presque autant de gaz à effet de serre que l’industrie du gaz naturel.

Mais des chercheurs californiens qui prélèvent des échantillons de sol depuis trois ans ont pourtant constaté que la quantité de carbone stockée dans le sol avait augmenté. Ils émettent l’hypothèse qu’en broutant, un troupeau peut lutter contre le changement climatique en piégeant davantage de carbone de l’air dans le sol.

Bienvenue dans l’agriculture régénérative !

Selon ces chercheurs, si les agriculteurs géraient leurs pâturages selon des

techniques spécifiques, le stade final de la production de viande bovine pourrait

en fait séquestrer plus de carbone qu’il n’en produit. En utilisant des engrais

naturels, en faisant un labour minimum, en déplaçant fréquemment le troupeau

afin de maintenir un couvert végétal pour combattre l’érosion et en procédant à

une rotation des cultures, ces experts estiment qu’un boeuf qui broute pourrait

être neutre, voire négatif en carbone à partir du moment où le veau est sevré.

Britt Lundgren, directrice de l’agriculture biologique et durable à la ferme

Stonyfield de Londonderry (New Hampshire) avance même que l’amélioration de la santé des sols pourrait faire de l’agriculture une solution au changement

climatique plutôt qu’une partie du problème.

Sans surprise, ces chiffres ne font pas l’unanimité. Un nouveau rapport sur

l’avenir des aliments publié par le World Resources Institute conclut que de meilleures techniques de gestion peuvent être utiles pour la séquestration du carbone dans le sol, mais pas suffisamment pour compenser l’impact négatif de l’élevage. Qu’à cela ne tienne, certains éleveurs à court d’arguments pourront toujours pointer du doigt ceux qui passent la journée devant l’ordinateur pour concevoir ces rapports. En terme de consommation kilowatt-heure, c’est comme si chacun d’entre eux laissait 80 ampoules basse consommation allumées 220 jours par an, pendant 8 heures ou qu’il réalisait quotidiennement 11 kilomètres en voiture.

Ça aide à avoir meilleure conscience, non ?

Source : Fast Company

Pierre

Pierre

Journaliste principal

Père fondateur d’Élevage et Cultures, Pierre a donné à la revue sa touche d’humour qui nous plaît tant. Vous pouvez retrouver tous ses articles traitant des actualités technologiques et scientifiques agricoles dans la Rubrique de Pierre.

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