Quand on sait que le gouvernement du Canada souhaite une réduction de l’utilisation d’antimicrobiens dans l’élevage avicole pour lutter contre les infections résistantes et que seulement 25 % des poulets de chair élevés sans antibiotiques ne sont pas atteints par l’entérite nécrotique, on comprend l’urgence de mettre en place une stratégie pour combattre contre la maladie causée par la bactérie Clostridium perfringens. Des études récentes ont montré que des postbiotiques de levure peuvent venir à la rescousse des producteurs.
La rapidité avec laquelle cette bactérie se développe et s’attaque aux intestins des volailles de deux à six semaines peut entraîner des mortalités massives. Lorsque le Clostridium perfringens prend le dessus sur un autre type de Clostridium qui se trouve normalement dans les viscères, il déstabilise le microbiote de l’animal. Cela lui permet de se nourrir de la couche de mucus qui les protège des infections et de l’inflammation. Une fois le mucus détruit, la bactérie active des gènes virulents qui s’en prennent à la membrane des cellules de l’épithélium intestinal. Ne reste plus à C. perfringens qu’à en dévorer le contenu. Tant pis pour le poulet !
Pour endiguer les souches pathogènes de la bactérie nuisible et éviter la nécrose des tissus, des essais avec le postbiotique* de levure ont permis aux chercheurs du groupe Lesaffre de constater une augmentation d’environ 50 % de la densité des cellules qui recouvrent et protègent le tube digestif. En plus de réduire considérablement la production de protéines inflammatoires tout en accroissant le développement de protéines anti-inflammatoires, le postbiotique de levure favoriserait le maintien des populations de Clostridium bénéfiques qui évitent la prolifération d’agents pathogènes.
* Les postbiotiques sont des composants cellulaires non vivants obtenus à partir des probiotiques lors de leur croissance dans l’intestin.
Source : Poultry World