On le sait. Une mauvaise utilisation ou un recours excessif aux antibiotiques favorise l’émergence de superbactéries. Au Québec, dans le domaine de l’élevage porcin, la question a été prise très au sérieux. Si bien qu’entre 2016 et 2020, on a observé une réduction substantielle de l’utilisation des antibactériens. Comme de plus en plus de consommateurs exigent une viande sans antibiotiques, il est primordial de porter une attention toute particulière à l’alimentation, à l’eau et à la ventilation.
En Pennsylvanie, Laura Carroll, docteure en médecine vétérinaire, travaille avec de nombreux producteurs de porcs qui élèvent leurs bêtes sans antibiotiques. Elle soutient qu’en plus du recours à la vaccination, ces fermes porcines requièrent un peu plus de surveillance vétérinaire.
Au niveau de la nourriture, elle utilise des acidifiants pour réduire le pH dans le tractus gastro-intestinal et créer un environnement plus acide afin de donner un coup de pouce aux porcelets naissants. Le but est simple : comme plusieurs bactéries pathogènes préfèrent les milieux alcalins et basiques, cette méthode permet de diminuer la croissance de ces bactéries. Ces acidifiants aident également les animaux nouvellement sevrés à décomposer les aliments dans leur intestin alors qu’ils n’ont pas la capacité de produire suffisamment d’acide pour le faire eux-mêmes.
Afin de maintenir un équilibre entre les bonnes et les mauvaises bactéries dans le tractus gastro-intestinal, la docteure Carroll recourt aussi aux prébiotiques et aux probiotiques qui favorisent l’activité du microbiote. Pour réduire le stress du sevrage ou certains problèmes de santé, des suppléments nutritionnels sont également intégrés à l’alimentation. Bref, tout ce qu’il faut pour traiter leurs porcs aux petits soins.
Source : The Pig Site