À force de recherche, on a pu obtenir des poulets de chair de 2,5 kg en à peine six semaines. Un exploit qui a engendré des colosses aux pieds d’argile. Durant cette croissance fulgurante, la volaille développe de la boiterie et une faiblesse des os qui se répercute sur son activité, sa santé et son bien-être. Alors que les mouches soldats noires sont une plaie pour le bétail, une étude réalisée à l’Université de Wageningue (Pays-Bas) a démontré qu’une ration de leurs larves redonnait des ailes aux poulets qui les consommaient.
Outre la boiterie, l’augmentation rapide de poids rend les poulets moins actifs. Plus souvent au repos sur une litière qui accumule l’humidité et l’ammoniac, les os des pattes se développent moins bien. De plus, en demeurant couchés plus souvent, les volatils sont plus susceptibles de développer une dermatite de contact aux coussinets plantaires et des brûlures aux pattes. Or les chercheurs ont noté qu’en ajoutant des larves de mouches soldats noires à la ration alimentaire, la santé des oiseaux s’améliorait.
Lors des expériences, les poulets à qui on a donné des rations de 10% de larves quatre fois par jour se sont avérés plus actifs. Chez ceux-ci, on a noté que la prévalence et la gravité des brûlures et de la boiterie étaient significativement moindres chez les poulets de chair que chez les oiseaux à qui on n’a pas donné de larves. Les groupes qui ont reçu 5% de larves quatre fois par jour ont vu leur boiterie diminuée. Même chez les poulets à qui on n’a donné ces rations de larves que deux fois par jours, la dermatite des coussinets plantaires a été réduite.
En bout de course, on a constaté que ceux qui n’ont pas eu droit à ce supplément alimentaire ont commencé à devenir des « patates de sofa » au bout de deux semaines. Les oiseaux qui ont bénéficié de 5% et de 10% de larves sont respectivement restés actifs une et deux semaines de plus. Parions que si ce nouvel apport alimentaire devait être fourni dans des conditions commerciales, les pattes se mettront à suivre les poitrines.