C’est la guerre entre les promoteurs de la protéine animale et ceux qui prêchent pour la fausse viande écologique. Parmi les premiers, certains évaluent à seulement 2 % les émissions totales de gaz à effet de serre résultant de la production de bovins de boucherie aux États-Unis. Ils ajoutent que la similiviande est fortement transformée, riche en sodium et plus chère que le vrai bœuf. Les seconds répliquent que la protéine végétale contient 9 acides aminés essentiels et le dixième du gras du bœuf haché.
Viande VS Fausse viande: les enjeux du débat
Les enjeux sont grands. Tandis qu’aux États-Unis, le secteur des aliments alternatifs a augmenté ses ventes au détail aux de 27 % en 2020, une société d’études de marché estime que la nourriture à base de plantes et cultivés devrait représenter 60 % du marché mondial des ventes de « viande » d’ici 2040. S’il est vrai, par exemple, que la protéine de Beyond Meat se vendait 6,40 $ la livre l’an dernier contre 5,26 $ la livre de bœuf traditionnel, pour sa part, Impossible Foods a réduit les prix de détail de 20 % pour proposer deux galettes d’un quart de livre à 5,49 $. L’objectif à long terme est d’atteindre la parité des coûts avec la viande traditionnelle. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que des entreprises comme Tyson Foods, Perdue, Hormel, Cargill et d’autres aient lancé leurs propres produits de viande alternative.
Parmi ceux qui vantent la protéine animale, certains soutiennent que le véritable impact de la production de fausse viande est bien plus important qu’on ne veut bien l’admettre. Non seulement faut-il beaucoup d’électricité pour incuber le produit en laboratoire, mais de grandes quantités de sous-produits du processus de fabrication se retrouvent dans les décharges. Ils affirment aussi que les 800 000 fermes états-uniennes qui élèvent le vrai bœuf contribuent à l’élimination du carbone de l’atmosphère en le stockant dans le sol de leurs pâturages.
Pour sa part, grâce à sa découverte d’un type de champignon qui se développe dans les sources chaudes volcaniques du parc national de Yellowstone, le co-fondateur de la firme Nature’s Fynd s’en sert pour proposer des galettes de petit-déjeuner sans viande et du fromage à la crème sans composants laitiers. Comme il a trouvé du financement auprès d’investisseurs tels que Bezos, Gates et Al Gore, qui sait si les partisans de la vraie viande n’accuseront pas le fabricant de ces galettes de contenir les puces de Bill !
Sources :