Par les temps qui courent, on entend davantage parler des effets du changement climatique que d’une autre calamité qui constitue pourtant l’une des plus grandes menaces à la sécurité alimentaire. Selon l’ONU, chaque année, entre 20 et 40% des récoltes mondiales sont détruites par des parasites de toutes sortes. Heureusement, une équipe de l’Université du Queensland (Australie) a fait une découverte qui pourrait juguler la plus grande menace que représentent les ravageurs et les maladies des plantes.
À la tête d’un groupe de chercheurs, la professeure Neena Mitter vient de développer une préparation nommée BioClay tout à fait innovatrice destinée à être vaporisée sur les cultures. Elle est constituée d’un microscopique film d’argile dégradable qui libère un acide ribonucléique destiné à protéger les plantes contre les agents pathogènes. Appliqués sur les végétaux, ceux-ci réagissent comme s’ils étaient attaqués par une maladie ou un insecte nuisible. Le BioClay déclenche alors un processus connu sous le nom d’interférence ARN (iARN) qui induit la plante à s’attaquer aux gènes du virus indésirable.
Il existe déjà des pulvérisations d’ARN, mais contrairement à cette nouvelle formule qui augmente les défenses des plantes, celles qui sont sur le marché visent plutôt à tuer les insectes et modifient le génome des plantes, ce qui n’est pas le cas de BioClay. Par ailleurs, les produits actuels ont l’important inconvénient de ne demeurer sur les feuilles que très peu de temps, ce qui requiert des vaporisations fréquentes et coûteuses. La professeure Mitter soutient que son produit protège des ravages pendant 20 jours.
Lorsqu’il sera commercialement exploitable, le BioClay permettra de réduire de beaucoup l’utilisation de pesticides néfastes pour l’environnement et des produits développés sur le principe des OGM.