Quand on dit de quelqu’un qu’il perd des plumes, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Dans le cas d’une poule pondeuse, c’est plus dramatique encore. Le fait de se faire arracher des plumes par ses congénères constitue la cause principale de la réduction de son espérance de vie. Or des études sur la mortalité causée par le picage de plumes ont démontré que les gènes jouent un rôle important dans ce type de cannibalisme. La science parviendra-t-elle à mettre fin à cette anthropophagie ?
Des chercheurs du département de l’élevage et de sélection animale et de la génomique de l’Université de Wageningen (Pays-Bas) se sont attaqués à la tâche d’identifier les gènes responsables des effets génétiques directs et sociaux des volatiles. Les scientifiques ont procédé à une analyse de nombreuses variations génétiques chez trois lignées croisées de Leghorn, une des races de poule domestique les plus répandues à travers le monde qui sert notamment dans la création de souches de poules pondeuses industrielles. Toutes les poules de l’étude avaient un bec intact et étaient gardées dans des cages pouvant accueillir cinq oiseaux.
En comparant les séquences d’ADN d’un grand nombre de ces oiseaux, on a remarqué que plusieurs variations d’une seule paire de bases du génome étaient associées à des effets directs sur la durée de survie des poules. On a également identifié de telles variations sur le chromosome 2, tout près du gène du récepteur GAPA connu pour jouer un rôle dans le stress psychologique et comportemental chez de nombreuses espèces, en plus d’être associé à des troubles du comportement.
Bientôt plus de bataille d’oreillers dans les poulaillers ?
Source : Genetics Selection Evolution