On savait déjà que la consommation d’à peine 2 % d’algues dans la ration alimentaire des vaches pouvait réduire la quantité de méthane dans leurs rots et leurs flatulences, mais on se demandait toujours si les microalgues pouvaient être utilisées comme source de protéines pour les vaches laitières en lactation.
À l’Université d’Helsinki, Marjukka Lamminen, docteure en sciences agricoles et forestières, a évalué le potentiel de diverses microalgues en tant qu’aliments protéinés pour les vaches laitières.
Quatre expériences d’alimentation ont été menées afin d’étudier l’impact de différents aliments protéinés sur la consommation d’aliments pour animaux, la production laitière, le métabolisme énergétique, l’utilisation de l’azote et le métabolisme des acides aminés. Pour ce faire, les aliments protéiques classiques (tourteau de colza, tourteau de soja et féverole) ont été substitués en partie ou en totalité par les microalgues Spirulina platensis, Chlorella vulgaris et Nannochloropsis.
Après analyse, la scientifique a pu conclure qu’il n’existait aucune contrainte biologique ou physiologique à l’utilisation des microalgues en tant que protéines dans des systèmes de production intensive de lait. Non seulement les microalgues semblaient très bien adaptées pour remplacer en particulier les légumineuses à grains de soja et de féverole dans l’alimentation des vaches laitières, mais les rendements en lait et en protéines du lait obtenus avec cette alimentation étaient comparables à ceux obtenus avec l’alimentation en soja.
Cela dit, on a constaté que les ruminantes, habituées aux aliments classiques, avaient tendance à faire la fine bouche lorsqu’on leur proposait des platées de microalgues.
Quant aux producteurs, ce sont les coûts de production du substitut marin qui leur font faire la grimace. Mais le développement rapide des technologies et les pénuries de foin pourraient bien rendre le nouveau produit plus abordable.
Source : All About Feed