Qu’elles ruminent en Californie ou au Québec, les vaches des deux états donnent , en moyenne, plus de 9 300 litres de lait par année. Une mine d’or blanc qui génère tout de même d’importantes quantités de méthane, ce gaz à effet de serre destructeur. Pour transformer ces déjections en ressources renouvelables, il existe les biodigesteurs, mais leur coût désavantage les producteurs québécois dont les troupeaux sont 15 fois plus petits que ceux de Californie. Heureusement, il y a les mini-digesteurs.
Le fonctionnement des mini-digesteurs
En Europe, l’utilisation de ce dispositif de transformation des excréments se développe dans les élevages laitiers et porcins. Se présentant sous forme de réservoirs hermétiquement fermés, ces véritables mini réacteurs sous vide livrent le fumier à des bactéries anaérobiques qui produisent le méthane tout en réduisant grandement l’odeur des lisiers. Une fois collecté et « lavé » pour éliminer le soufre, ce gaz est acheminé vers un générateur, puis brûlé pour fournir de l’électricité ou chauffer les bâtiments agricoles. De plus, les résidus de la biométhanisation constituent un biofertilisant bien plus économique et propre que les engrais chimiques.
Préfabriqués et très rapides à installer, les minis ne coûtent qu’une fraction du prix des gros biodigesteurs. Selon le cas, un producteur pourrait récupérer son investissement sur une période variant de trois à dix ans. Parmi les entreprises qui proposent des minis, on retrouve Biolectric, de Belgique, HoSt, des Pays-Bas, Sistema.bio, du Mexique, PlanET Biogas, d’Allemagne, de même que SEaB Energy et Qube Renewables, du Royaume-Uni. Cela dit, outre la Coop Agri-Énergie Warwick, la toute première coopérative agricole dédiée à la production d’énergie renouvelable au Québec, le géant danois de la biométhanisation est en train de s’implanter chez nous où il entend exploiter, à Farnham et à Louiseville, deux mégadigesteurs. Chacune de ces usines de NGF Nature Energy pourrait transformer 600 000 tonnes de déchets organiques en 20 millions de mètres cubes de biométhane, de quoi chauffer l’équivalent de 15 000 résidences. Amenez-en du fumier !