Les alchimistes bio

18 avril 2022 | Bovin, Élevage, La rubrique de Pierre, Technologies

les-alchimistes-bio-article-de-pierre

Qu’elles ruminent en Californie ou au Québec, les vaches des deux états donnent , en moyenne, plus de 9 300 litres de lait par année. Une mine d’or blanc qui génère tout de même d’importantes quantités de méthane, ce gaz à effet de serre destructeur. Pour transformer ces déjections en ressources renouvelables, il existe les biodigesteurs, mais leur coût désavantage les producteurs québécois dont les troupeaux sont 15 fois plus petits que ceux de Californie. Heureusement, il y a les mini-digesteurs.

Le fonctionnement des mini-digesteurs

En Europe, l’utilisation de ce dispositif de transformation des excréments se développe dans les élevages laitiers et porcins. Se présentant sous forme de réservoirs hermétiquement fermés, ces véritables mini réacteurs sous vide livrent le fumier à des bactéries anaérobiques qui produisent le méthane tout en réduisant grandement l’odeur des lisiers. Une fois collecté et « lavé » pour éliminer le soufre, ce gaz est acheminé vers un générateur, puis brûlé pour fournir de l’électricité ou chauffer les bâtiments agricoles. De plus, les résidus de la biométhanisation constituent un biofertilisant bien plus économique et propre que les engrais chimiques.

Préfabriqués et très rapides à installer, les minis ne coûtent qu’une fraction du prix des gros biodigesteurs. Selon le cas, un producteur pourrait récupérer son investissement sur une période variant de trois à dix ans. Parmi les entreprises qui proposent des minis, on retrouve Biolectric, de Belgique, HoSt, des Pays-Bas, Sistema.bio, du Mexique, PlanET Biogas, d’Allemagne, de même que SEaB Energy et Qube Renewables, du Royaume-Uni. Cela dit, outre la Coop Agri-Énergie Warwick, la toute première coopérative agricole dédiée à la production d’énergie renouvelable au Québec, le géant danois de la biométhanisation est en train de s’implanter chez nous où il entend exploiter, à Farnham et à Louiseville, deux mégadigesteurs. Chacune de ces usines de NGF Nature Energy pourrait transformer 600 000 tonnes de déchets organiques en 20 millions de mètres cubes de biométhane, de quoi chauffer l’équivalent de 15 000 résidences. Amenez-en du fumier !

Pierre

Pierre

Journaliste principal

Père fondateur d’Élevage et Cultures, Pierre a donné à la revue sa touche d’humour qui nous plaît tant. Vous pouvez retrouver tous ses articles traitant des actualités technologiques et scientifiques agricoles dans la Rubrique de Pierre.

Vous aimeriez aussi..
La guerre aux semelles de bottes

La guerre aux semelles de bottes

Il ne faut pas toujours croire ce qu’on nous raconte. Ce n’est pas vrai que les consommateurs qui ne jurent que par des pièces de viande très tendres portent tous un dentier. Par contre, ceux qui paient pour la tendreté d’un rôti et qui retrouvent de la semelle de...

Autopsie de Perrette

Autopsie de Perrette

Comme plusieurs sociétés développées, l’Australie produit une grande quantité de déchets alimentaires. Comparables à l’industrie laitière québécoise en termes de nombre de fermes et de production de lait, les résidus de cette chaîne d’approvisionnement constituent...

Les mélanges bénéfiques

Les mélanges bénéfiques

Les chiens ne font pas des chats. Tout le monde sait ça. Ce qui est plus surprenant, c’est d’apprendre que le lait de vache peut servir à améliorer la santé et la croissance des porcelets. N’en déplaise à maman truie, un composant lipidique du lait des herbivores...

Dernières publications

Loading
Visiter notre boutique
Suivez-nous

Facebook

Twitter

Instagram

Linkedin

Youtube

Contactez-nous
Kit média

Consultez notre Kit Média pour retrouver toutes les informations relatives à notre audience et nos offres de placement publicitaire.

PUBLICITÉ
Prochain événement
Soutenez le projet Élevage et Cultures en faisant un don

Si t'es dans l'champ, abonne-toi à notre infolettre!

Vous êtes bien inscrit(e)!

Pin It on Pinterest

Share This