
Claude « piton » Ruel, ex-entraîneur du Canadien l’avait bien dit : « Il n’y en aura pas de facile ! ». Sa célèbre expression ne vaut pas que pour la dynamique complexe entre la rondelle et le filet. Une chercheuse française qui se spécialise dans le développement de levures et de bactéries pour la nutrition animale démontre que tout ce qui se passe dans le rumen se répercute jusqu’aux glandes mammaires, en passant par le métabolisme, la réponse immunitaire et les fonctions gastro-intestinale et hépatique. Et ça brasse !
L’importance de la bonne santé ruminale des vaches
La branche toulonnaise de la société canadienne Lallemand s’efforce d’optimiser la fonction digestive afin d’assurer une meilleure santé du pis des ruminants. La docteure Frédérique Chaucheyras-Durand explique que les vaches hébergent toute une gamme des microbiomes spécifiques et délicats qui, en fonction de l’alimentation, déclenchent une cascade d’évènements en chaîne. Par exemple, les régimes riches en amidon ou en sucre modifient la composition et la diversité microbienne de la panse. Cette altération entraîne, à son tour, une diminution du pH du rumen, ce qui inhibe les microbes qui dégradent les fibres. À long terme, cela peut permettre le développement de l’acidose ruminale subaiguë (SARA) et avoir un effet négatif sur la consommation d’aliments, le métabolisme microbien et l’efficacité alimentaire.
Cette acidose provoque la libération de grosses molécules (LPS) qui déclenchent l’inflammation des parois du rumen. Cette irritation peut entraîner la mort bactérienne et accroître le taux de renouvellement des bactéries qui favorise une forte augmentation du LPS dans le rumen. Comme si on avait besoin de ça, SARA peut favoriser la formation d’autres composés irritants tels que l’histamine. Ces molécules indésirables peuvent facilement se retrouver dans la circulation sanguine. Elles déclenchent alors une inflammation systémique qui exige une plus grande demande énergétique et détournent les nutriments essentiels à la synthèse des composants du lait. Y a-t-il une nutritionniste dans la salle ?
Source : Dairy Global