Léa Camicas, le 12 mars 2021
L’utilisation des pesticides ne date pas d’hier. Dès la Grèce antique, le soufre et l’arsenic étaient utilisés comme insecticides. Mais depuis les années 70, l’utilisation de ces derniers est en constante évolution, notamment au Québec. C’est pourquoi, depuis 2011, le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a lancé la stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture.
Cette stratégie vise deux choses : la réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides en milieu agricole sur la santé, et le développement de la lutte antiparasitaire intégrée dans nos champs. La lutte antiparasitaire intégrée est une approche plus respectueuse de l’environnement pour contrôler les espèces non désirées qui pourraient nuire à nos champs. Elle inclut donc une utilisation réduite et plus contrôlée des pesticides.
Cette approche est, certes, plus écologique, mais elle demande une étude du champ très poussée et une émission plus précise des pesticides. Or, le temps et la main d’œuvre peuvent s’avérer être des ressources rares pour nos agriculteurs. C’est pourquoi une entreprise suisse propose une solution technologique efficace et autonome pour pallier ce manque. En décembre 2020, l’entreprise Ecorobotix présente au monde ARA, un système intelligent de pulvérisation à haute précision.
La technologie est basée sur la reconnaissance photographique des plantes présentes dans son viseur. Ainsi, des centaines de clichés sont pris par mètre carré, et permettent de faire un diagnostic des plantes et des adventices présentes. Une fois l’analyse faite, ARA pulvérise une micro dose de pesticide de manière ciblée (au centimètre près), réduisant ainsi de 95% la quantité de produit utilisée. Cette intelligence artificielle nécessite encore des améliorations car nombre de facteurs entrent en jeu lors de l’identification d’une plante: stade de croissance, diversité des plantes, biodiversité, etc.
À vrai dire, ARA est née d’un projet encore plus grand: AVO, une version plus précise et plus développée du fameux robot. N’étant pas encore totalement au point, Ecorobotix ne peut pour l’instant commercialiser que ARA, un intermédiaire pour faire patienter les agriculteurs. Un projet prometteur à surveiller de près, puisqu’il pourrait bien participer à l’atteinte des objectifs du MAPAQ d’ici 2025.
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