Au Canada, en 2017, la pénurie de main-d’œuvre agricole étrangère a fait perdre 2,9 milliards de dollars de ventes. Mais le phénomène est mondial. La Grande-Bretagne aussi peine à recruter les 80 000 travailleurs saisonniers nécessaires. Une firme anglaise a fait chauffer ses neurones afin de concevoir des robots « vagabonds » qui, en plus de pallier le manque de bras, permettront de récolter des données précieuses sur les cultures, de décimer les mauvaises herbes sans pesticides et de procéder à des récoltes sélectives.
Intégrés de manière transparente sur une seule et même plate-forme, les trois robots autonomes de Earth Rover sont un croisement issu de l’agriculture, de l’ingénierie et de la technologie des gigadonnées. Le premier automate, baptisé Pointer, peut scruter 2 000 plantes par minute avec une précision d’un centimètre. Il mesure, cartographie et surveille la croissance et la santé des légumes et signale les premiers signes d’infestation de ravageurs et de maladies avant même que l’agriculteur puisse s’en rendre compte.
Retriever, le deuxième robot, permet de faire une cueillette sélective. Il ne récolte que les légumes mûrs et laisse les autres parachever leur croissance. Un prototype est attendu cet été pour la récolte de brocoli. Finalement, Terrier utilise un laser pour pulvériser les mauvaises herbes et permettre la production de salades et de légumes frais sans produits chimiques. Déjà testé en laboratoire, ce « Terminator » a complété un essai complet sur le terrain. La biodiversité ne s’en portera que mieux!