À l’heure où plus de 500 personnalités québécoises lancent le Pacte pour la transition afin d’inciter la population à réduire sa production de déchets, un centre de recherche privée français ambitionne, lui, de devenir le plus grand producteur… d’excréments ! Eh ! Oui. Le groupe travaille sur la valorisation des ressources naturelles des insectes à une échelle industrielle. Son but : produire un engrais organique à base de déjections de larves de ténébrions et sans aucun apport de produits chimiques.
Jusqu’à maintenant, la formulation des engrais exigeait l’utilisation de beaucoup de produits pétrochimiques pour permettre le développement optimal des plantes. Pour se soustraire au pétrole et réduire l’impact sur l’environnement et sur la biodiversité, la firme Ïnsect qui s’est engagée dans une démarche à « zéro déchet » met au point l’engrais ŸnFrass qui, en plus de fournir une nutrition essentielle aux cultures, semble améliorer les propriétés biologiques du sol. Le produit serait destiné aussi bien aux cultures maraîchères, à l’arboriculture, la viticulture, au gazon, aux espaces verts et aux grandes cultures tel le maïs, le colza et l’orge.
Les tests effectués par le groupe basé à Évry, en banlieue sud de Paris, ont montré une augmentation de la biomasse et du rendement, parfois significative, sur toutes les cultures testées par rapport à celle d’un engrais 100 % minéral. Ainsi, son utilisation sur le colza, le blé et le maïs aura respectivement permis une augmentation de la biomasse de 75 %, 40 % et de 70 %. On a également constaté une augmentation des récoltes. L’étude a aussi démontré que l’Ÿnfrass permettait de stimuler l’activité microbienne du sol (+180 % sur un sol limoneux, + 250 % sur un luvisol comparé à un engrais minéral).
Pour ne rien gâcher, le produit est absolument inodore.