Il y a 2500 ans, les premiers alchimistes chinois ont cru pouvoir transformer le plomb en or. Quelques siècles plus tard, Aristote pensait que des souris pouvaient naître spontanément d’un tas de chiffons. Voilà 200 ans, c’est l’homéopathie qui voyait le jour. Aujourd’hui, un docteur en physique théorique affirme pouvoir remplacer les pesticides par de la musique. S’agit-il d’un autre charlatan? Ils sont nombreux au sein des communautés scientifiques à s’être d’abord moqués de lui. C’était avant que des agriculteurs en fassent l’essai.
Depuis 40 ans, le chercheur Joël Sternheimer travaille sur la génodique, une discipline qu’il a inventée et qui consiste à soigner les plantes et même les animaux en les exposant régulièrement à des ondes qui agiraient sur la production de protéines des organismes vivants. Bercées par ces sons issus de vibrations qui seraient spécifiques à chaque type de molécules, les protéines des plantes pourraient être stimulées ou inhibées selon que l’on souhaite les faire croître ou les éliminer.
Récemment décédé, le biologiste Jean-Marie Pelt est un scientifique de renom qui a validé les recherches de Sternheimer. Le professeur honoraire en biologie végétale et pharmacognosie à la Faculté des Sciences de l’université de Metz estimait que la piste de Sternheimer était prometteuse. Selon lui, en physique quantique, la matière n’est pas seulement corpusculaire, mais également vibratoire. Or on n’aurait encore jamais tenu compte des vibrations qui sont spécifiques à chaque type de molécules. Sternheimer serait le premier à mettre ces vibrations musicales en équation pour en étudier les effets sur la matière.
Il semble bien que ces mélodies particulières qu’il appelle protéodies aient enchanté les agriculteurs qui ont accepté d’en faire l’essai. À titre d’exemple, un producteur de salades en serres soutient qu’en un mois et demi, il n’y a eu aucun traitement ou désherbage. Pour la première fois en 20 ans, il a constaté de moins en moins de salades malades. Le coût de l’appareillage est trois fois plus cher que le traitement chimique conventionnel, mais l’abandon des pesticides comporterait certains avantages. Bon pour l’environnement, il nécessite moins de main-d’œuvre, cause moins de stress et ne requiert aucun équipement de protection.
Qui veut écouter sa molécule ?
Source : France 3 Centre-Val de Loire