
Nous savons aujourd’hui qu’en matière de santé humaine et animale, la résistance aux antibiotiques s’avère de plus en plus préoccupante partout sur la planète. Qu’en est-il dans le monde végétal ? Là comme ailleurs, les agents pathogènes sont en mesure d’évoluer face aux défenses immunitaires des plantes et d’échapper à la reconnaissance de leurs systèmes de surveillance. Mais des chercheurs mettent tout leur génie à contribution pour que les cultures puissent vaincre les micro-organismes qui leur font la guerre.
Afin d’éviter qu’une bonne partie des récoltes soit détruite par des maladies causées par des champignons, des bactéries et virus de toutes sortes, il ne suffit pas toujours de se rabattre sur des produits phytosanitaires. Des scientifiques de trois instituts français de recherche souhaitent venir en aide au système de défense des plantes qui ne disposent pas de toutes les ressources naturelles nécessaires pour détecter les pathogènes qui les agressent. Habituellement, le renforcement est réalisé génétiquement en transférant aux plantes les éléments immunitaires d’une autre variété.
Mais comme les espèces végétales ne possèdent que d’un nombre limité de récepteurs immunitaires, les chercheurs sont parvenus à leur ajouter des éléments qui ressemblent à des composantes de la plante et qui déclenchent une forte réponse de défense face aux pathogènes qui se font piéger. En optimisant les propriétés d’un de ces leurres chez le riz, les scientifiques ont « appris » au récepteur à reconnaître de nouveaux signaux d’un champignon pathogène du riz. Ce dernier vient se fixer au leurre, ce qui active ainsi l’immunité. Ce travail a nécessité l’identification et l’analyse fine, d’une vingtaine d’éléments sur les près de 1300 qui constituent le récepteur.
Ces résultats pionniers dans ce domaine sont prometteurs. Ils constituent une piste vers le développement de nouveaux récepteurs immunitaires chez les plantes cultivées. Une étape majeure pour accompagner les changements des pratiques agricoles.
Source : Inrae