Tout le monde ne fait pas son beurre de la même façon. Sur une ferme du Dakota du Sud, des vaches broutent et meuglent comme partout ailleurs, mais on n’élève pas le bétail pour sa viande ou son lait. On utilise les bêtes pour produire des anticorps qui serviront à traiter des maladies humaines. Cela va de la grippe jusqu’aux virus aussi effrayants que celui de la fièvre Ebola. La «ferme» vient de compléter avec succès son premier essai chez l’homme pour traiter le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).
À Sioux Falls, SAB Biotherapeutics a développé certaines des technologies de génétique moléculaire et d’anticorps les plus avancées de la planète. La société biopharmaceutique possède la première plateforme technologique au monde à produire des anticorps entièrement humains sans utiliser de sérum humain.
En leur injectant un vaccin contenant de l’ADN humain, les vaches produisent des anticorps. Jusqu’à maintenant, 35 vaches ont été inséminées avec des embryons possédant ces anticorps. Il faut alors prélever le plasma de leur sang qui, une fois stérilisé en laboratoire, sera destiné à l’homme. Les premiers résultats ont montré que les anticorps fabriqués par la vache fonctionnaient exactement comme les anticorps humains pour traiter le MERS.
Si le vaccin est approuvé, les bovins de la société pourront être utilisés pour produire le traitement. Dans ses nouvelles installations, l’entreprise pourrait produire suffisamment d’anticorps pour répondre à la demande mondiale, en utilisant seulement 20% de sa capacité.