Quand on a mal aux dents, le dentiste nous gèle avant même de nous piquer. Plus question de souffrir s’il doit nous titiller la racine. En raison de l’importance accordée au bien-être animal, on délaisse aussi de plus en plus les aiguilles. Au lieu de trouer les muscles des porcelets avec de l’acier inoxydable, on vaccine les petits douillets à l’aide d’un injecteur à jet. Et pioufff ! Le précieux sérum se loge plutôt dans le derme sans le moindre couinement. Mais ce n’est pas le seul avantage de la vaccination sans seringue.
Contrairement à l’injection intramusculaire, la forme intradermique affecte nettement moins le comportement des porcelets qui se font inoculer. Il est connu que l’augmentation de niveaux de stress peut nuire à la prise alimentaire, au gain de poids quotidien, à la reproduction, à l’immunité, voire à la qualité de la viande. Les injections faites directement dans les muscles semblent aussi causer davantage de lésions tissulaires. C’est sans compter que la réutilisation des aiguilles qui s’émoussent à chaque injection supplémentaire accroît le risque de développement d’abcès et de transmission de maladies, ce qui n’est pas le cas avec un injecteur sans aiguille.
On estime que le derme, qui contient plus de cellules immunitaires que les muscles, devrait théoriquement produire une meilleure réponse immunologique que la vaccination intramusculaire. Quant aux travailleurs affectés cette tâche, on a constaté que ceux qui utilisent les dispositifs d’injection sans aiguille sont trois fois moins victimes d’accidents. Bref, si les maringouins jouissaient d’un tel instrument pour pomper le sang, leur taux de survie serait 100 000 fois plus élevé. Ils doivent en rêver.
Source : Vetcompendium