L’acidose ruminale chronique (ARC) est un trouble de la fermentation qui s’observe de plus en plus fréquemment dans le rumen des vaches laitières à forte production. On estime qu’elle coûte au secteur laitier nord-américain jusqu’à 1 milliard É.-U. par an, soit 1,12 dollar US par jour et par animal affecté. Des chercheurs de trois universités états-uniennes se sont penchés sur des technologies de microcapteurs en mesure de surveiller le métabolisme du rumen en temps réel et d’en transmettre les données.
Mais il n’y en aura pas de facile. Pour être témoin en direct du fonctionnement du processus de fermentation anaérobique du rumen et détecter l’ARC, il faut disposer d’une « navette » constituée de composants miniaturisés capables de collecter et de communiquer les données tout en résistant à un milieu chimique et physique hostile. Pour la métaphore, ceux qui ont vu le film de science-fiction Le voyage fantastique (visionnez-le à https://ok.ru/video/4638720789080) ont compris que ce n’est pas de la tarte !
Parmi les technologies de microcapteurs implantables étudiées par les chercheurs, il y a les bolus commerciaux qui utilisent des capteurs de pH conventionnels à base d’électrodes à membrane de verre. Hélas, ces électrodes sont encombrantes et fragiles. D’autres capteurs qui mesurent les différences entre les potentiels électriques présentent de nombreux avantages, tels leur petite taille, une robustesse et un stockage facile, mais doivent être encapsulés, ce qui est peu pratique. La surveillance de la fréquence et de l’amplitude des contractions ruminales est une autre voie de diagnostic de l’ARC, mais elle nécessite une intervention chirurgicale. Restaient les biocapteurs électrochimiques. S’ils font partie des candidats attractifs pour la surveillance potentielle des acides gras volatils (AGV) dans le rumen, certaines limites des prototypes de recherche actuels et des technologies doivent encore être résolues. Bref, il faudra patienter un peu avant que les scientifiques ne puissent crier eurêka ! dans cette quête d’une prochaine génération d’élevage de précision.
Source : Dairy Global