On n’a de cesse de nous répéter (hélas avec raison) que le réseau du système alimentaire mondial génère chaque année entre 21 % et 37 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la planète. On nous prédit même que si rien n’est fait, en 2050, cette proportion pourrait atteindre de 50 à 80 %. Une nouvelle étude nous donne toutefois quelques espoirs. L’utilisation de technologies agricoles supplémentaires pourrait entraîner plus de 13 milliards de tonnes d’émissions négatives nettes de GES chaque année.
Même si des recherches antérieures ont révélé que l’adoption d’un régime flexitarien par l’ensemble de la population mondiale permettrait une réduction de 8,2 milliards de tonnes d’émissions de GES, on serait encore bien loin du compte. Les récents travaux menés aux universités Cornell et Princeton démontreraient qu’une technologie et une gestion agricoles de pointe peuvent non seulement réduire cette croissance, mais aussi l’éliminer complètement en générant des émissions négatives nettes.
Le nouveau modèle a montré que le moyen le plus efficace de réduire les émissions consiste à stimuler les modifications des sols pour les cultures (biocharbon, compost et amendements de roches), à développer l’agroforesterie, à faire progresser les pratiques durables de récolte de fruits de mer et à promouvoir la production d’engrais alimentés à l’hydrogène.
Ainsi, l’ajout, tous les cinq ans, de poussière de roche silicatée aux sols cultivés peut séquestrer plusieurs milliards de tonnes de carbone par an. La plantation d’arbres sur des terres agricoles inutilisées pourrait retenir jusqu’à 10,3 milliards de tonnes de carbone par an, tandis que les algues cultivées à la surface des océans puis enfouies dans les profondeurs marines permettraient d’éliminer jusqu’à 10,7 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Ajouter des additifs à l’alimentation du bétail pourrait réduire les émissions de méthane de 1,7 milliard de tonnes et l’application de biochar sur les terres cultivées pourrait réduire les émissions d’oxyde d’azote de 2,3 milliards de tonnes. Faites le compte !
Source : Crumpe