Quand j’allais à l’école, on nous apprenait que la température baissait de 1 °C chaque fois que l’on s’élevait de 100 m. Aujourd’hui, une étude tanzanienne nous révèle que la production de lait des vaches diminue de 0,5 litre pour chaque degré d’augmentation de température. Autre temps, autre équation ! On ne s’étonnera donc pas que des scientifiques du monde entier tentent de faire en sorte que le bétail puisse se climatiser lui-même plus efficacement. Voici deux des avenues qui sont étudiées.
En Écosse, à l’Université d’Édimbourg, des chercheurs se penchent sur une technique d’édition de gènes qui permet d’introduire le « gène luisant » dans des œufs nouvellement fécondés de vaches qui en sont dépourvues. Il en résulte un pelage court, lisse et parfois brillant qui facilite la gestion de la chaleur. Pour effectuer cette modification génétique, il est nécessaire de recourir à CRISPR, l’outil le plus précis jamais conçu pour modifier les gènes à volonté. La méthode d’insertion d’ADN par micro-injection requiert aussi un champ électrique particulier. Afin de simplifier son utilisation dans les laboratoires du monde entier, les chercheurs devront développer une façon d’introduire l’ADN qui soit moins complexe et moins chère.
Par ailleurs, puisque le stress thermique rend les vaches plus sensibles aux maladies et qu’il est une cause majeure de pertes de production chez les animaux de ferme, une professeure au Département de pathobiologie de l’Université Guelph (Ontario) et une doctorante ont découvert que les bêtes ayant une réponse immunitaire élevée jouissaient aussi d’une plus grande tolérance à une hausse de température et une meilleure résistance aux maladies. Elles ont créé et mis au point la technologie High Immune Response (HIR) permettant d’identifier le bétail qui possédait la meilleure réaction immunitaire. Ces ruminantes se sont avérées avoir plus de molécules qui aident à la vasodilatation de la peau, à l’élargissement des vaisseaux sanguins pour refroidir le corps et à l’augmentation de la prolifération cellulaire lorsqu’elles sont exposées à la chaleur. Bref, elles sont autorefroidissantes.
Sources :
Article du Dairy Global : Which cow genes contribute to better heat tolerance?
Article du Dairy Global : Breeding climate-resilient cattle