Selon certains chercheurs, délaisser la viande de boucherie pour un substitut à base de plantes pourrait menacer plus d’un million d’emplois dans l’industrie. Mais il y a plus. S’il est vrai que les cellules souches d’une seule vache pourraient remplacer les 440 000 bêtes nécessaires à la préparation de 175 millions de hamburgers, s’en remettre à la chair reconstituée signifierait mettre fin à 10 000 années de cohabitation avec les animaux domestiques, le tout, au profit des puissants groupes industriels. Adieux paysans et souveraineté alimentaire.
Les Nestlé, Cargill, Tyson Foods, Memphis Meat, Modern Meadow et autres multinationales de l’agroalimentaire qui vont s’accaparer de l’agriculture de synthèse dans tous les pays salivent à l’idée qu’il ne faudra plus qu’une quinzaine de jours pour obtenir ces muscles sans vie, ce qui leur permettra de multiplier les profits. Mais à quel prix ?
Si le steak cellulaire est amené à dominer le marché mondial, la capacité de résilience de l’écosystème de production de viande sera fortement réduite. Les usines de bioréacteurs étant totalement dépendantes de l’informatique, il suffirait d’un groupe de pirates informatiques pour mettre à mal tout le système technique. De plus, la culture en laboratoire est plus à risque de contamination qu’une viande ordinaire, car contrairement aux animaux, les cellules n’ont pas un système immunitaire efficace contre les pathogènes et les bactéries. Quant à son bilan écologique supposément favorable, une étude publiée par l’American Chemical Society révèle qu’en raison des procédés industriels complexes, elle nécessitera plus d’énergie que la production animale.
Source: NouveauMonde.ca