Lorsqu’on analyse les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis, il est étonnant de constater que l’électorat rural, celui qui a été le plus durement touché par les politiques de Trump, a encore voté pour lui. Ces électeurs, des producteurs de maïs, de soya et de porcs ont subi de plein fouet les impacts du bras de fer commercial entre les États-Unis et la Chine. Pour les neuf premiers mois de l’année, par exemple, les exportations de soya vers la Chine ont chuté de 90 % par rapport à la même période l’an dernier. Et pourtant…
En raison des tarifs chinois imposés sur les produits agricoles américains en rétorsion aux tarifs de Trump sur un éventail de produits chinois, la Chine pensait que l’électorat rural américain voterait massivement démocrate. La tentative d’affaiblir le président Trump pour le forcer à réduire ou éliminer ses tarifs envers la Chine n’a pas fonctionné. Le 30 novembre prochain, grâce à ses appuis en milieu rural, Trump risque d’être tout aussi intransigeant avec son homologue chinois Xi Jinping au sommet du G20. Les relations entre les deux pays ne risquent donc pas de s’améliorer. Le prix du maïs, du soya et du porc poursuivra sa tendance baissière jusqu’à ce que les relations se réchauffent et les barrières tarifaires s’amenuisent.
Au Canada, le prix de ces denrées étant influencé par les prix américains, les difficultés du secteur perdureront. Au Québec, le récent changement de gouvernement ne fera que retarder les demandes d’aides formulées par les divers acteurs du milieu comme l’a indiqué Marcel Groleau, président de l’UPA.
Ne pouvant attendre, l’industrie trouve des moyens de faire face à ce nouveau contexte en se consolidant en devenant plus efficiente. Un bel exemple est l’achat de F. Ménard par Olymel (une transaction non confirmée, mais rapporté par plusieurs médias dont Agro Québec et la Terre de chez nous). Rappelons que ces deux entreprises sont les deuxièmes et premiers producteurs, transformateur de porcs au Québec. Une telle transaction si consommée offrira des synergies à plusieurs niveaux afin de permettre de demeurer compétitif dans un contexte de pression sur les prix. En plus des synergies usuelles au niveau de la rationalisation de certaines fonctions, c’est l’intégration des systèmes de traitement de l’information et de monitorage de la production en temps réel qui en généreront le plus.