Premier producteur de pétrole en Europe, la Norvège, s’est servie de son or noir pour se constituer un fonds souverain national de 1 650 milliards de dollars, le plus important de la planète. Cela n’empêche pas le pays de vouloir s’écarter graduellement des énergies fossiles et de développer une économie plus verte. Déjà dépositaire d’une banque d’un milliard de semences agricoles, le royaume scandinave encourage la recherche jusque dans les façons d’infléchir les émissions de gaz à effet de serre de la production porcine.
Les effets de la génétique des porcs sur les GES
Pour y parvenir, Helge Bonesmo, chef de département de l’Institut norvégien de recherche en bioéconomie (NIBIO) et Eli Gjerlaug Enger, scientifique senior chez Topigs Norsvin misent sur les progrès de la génétique. Avec l’aide de leurs équipes, ils ont étudié un modèle basé sur la méthodologie du Groupe international d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) pour voir s’il ne permettrait pas d’identifier les effets des progrès en génétique sur les émissions de GES par kilo de poids carcasse des porcs.
Le modèle a été appliqué avec des données de production porcine provenant de 632 fermes, de 2014 à 2019. Les estimations comprenaient les émissions de méthane intestinal et de stockage du fumier, les émissions d’oxyde nitreux de stockage du fumier, ainsi que celles de GES provenant de la production et du transport des aliments achetés, de même que les émissions directes et indirectes de GES causées par la consommation d’énergie dans les porcheries. Le résultat ? En cinq ans, les progrès génétiques auraient permis de faire passer l’intensité nette estimée des émissions de GES de 2,49 à 2,34 kg d’équivalent CO2. Tranquillement pas vite, on y arrivera peut-être.
Source : Science Direct