En France, croyez-le ou non, ce sont les cuisses de grenouilles que l’on soumet le plus à la pasteurisation à froid pour éliminer les bactéries pathogènes. On peut bien rigoler, mais au Canada, le gaspillage alimentaire entraîne chaque année des pertes estimées à 31 milliards de dollars. Aux États-Unis, ce sont 360 000 tonnes de nourriture que l’on envoie au dépotoir. Un scandale qu’une firme californienne a choisi de combattre en mettant au point une peau comestible qui prolonge la durée de conservation des aliments.
Apeel Sciences a développé un revêtement invisible fait de lipides et de glycérolipides qui ralentissent le taux de perte d’eau et d’oxydation — les principales causes de détérioration — et permettent de conserver les produits frais de deux à trois fois plus longtemps. Ces composés d’origine végétale que l’on retrouve dans les pelures, les graines et la pulpe se présentent sous forme de poudre qui, diluée dans l’eau, peut être appliquée sur les fruits et des légumes. On procède par pulvérisation ou par immersion.
Un récent projet pilote entre Apeel et le géant allemand de l’épicerie, le groupe Edeka, montre que 2 900 magasins à travers le pays qui vendaient des avocats traités avec Apeel voyaient une réduction de 50 % de la dégradation et une augmentation de 20 % des ventes. Le produit ciblerait surtout les distributeurs puisque l’on considère que le coût de la détérioration ne devrait pas être imputé aux agriculteurs.