On reproche de plus en plus souvent aux éleveurs que leurs troupeaux sont responsables de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Mais on dit peu que les secteurs agricoles sont les seuls capables d’éliminer les GES de l’atmosphère d’une façon sécuritaire sans entraîner une baisse de productivité. De plus, une nouvelle recherche révèle qu’en Californie, le pâturage du bétail permet parfois de soutenir la conservation de certaines espèces végétales et animales en péril. Un succès mitigé, mais digne de mentions.
L’étude publiée dans la revue Sustainability révèle une relation complexe et variée entre le pâturage et la conservation pour quelque 282 espèces menacées en Californie. Si la moitié de ces plantes et de ces animaux évoluent en milieu de pâturage, 85 d’entre eux sont influencés positivement par ces prés broutés. Le pâturage des bovins de boucherie est reconnu pour favoriser des plantes à fleurs, des mammifères, des insectes, des reptiles, des amphibiens, des poissons, des crustacés et des espèces d’oiseaux.
Dans les pacages où l’on évite la surexploitation, la végétation peut maintenir la structure de l’habitat et la fonction de l’écosystème qui permettent de soutenir une variété d’espèces. En broutant des variétés annuelles non indigènes, les troupeaux favorisent 89% des espèces touchées positivement par le pâturage du bétail. Par exemple, le contrôle des graminées annuelles non indigènes donne un coup de pouce aux populations indigènes de plantes herbacées non graminées ou à feuilles larges qui soutiennent la conservation de plusieurs espèces de papillons. Pour les plus grands animaux comme le renard de San Joaquin, le broutage permet d’éclaircir la haute végétation et de faciliter la visibilité des prédateurs. Il donne du même coup accès aux fourrés aux petits mammifères, en plus de maintenir l’habitat en éliminant l’excès de végétation et d’azote. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?