Pour une partie de la population, l’idée de permettre le recours aux techniques de génie génétique fait frémir. Si la vigilance est essentielle, tout n’est pas à proscrire. On compte 6 millions de porcs aux États-Unis. Si les améliorations génétiques n’avaient pas été introduites au cours des 70 dernières années, ce serait 15 millions de porcs qu’il faudrait aujourd’hui élever pour produire la même quantité de viande. À ce seul chapitre, la réduction de l’empreinte carbone s’est avérée considérable.
Le bilan environnemental et sanitaire pourrait encore s’améliorer si seulement les législateurs ouvraient la porte à l’édition de gènes. Au-delà des programmes de sélection traditionnels, les chercheurs étudient des moyens d’améliorer la production en s’attaquant aux impacts environnementaux, aux maladies et au contenu nutritionnel en utilisant des technologies modernes, telles que la transgénique et les outils d’édition de gènes. C’est du moins ce que soutient Alison Van Eenennaam, spécialiste en génomique animale et biotechnologie au département des sciences animales de l’Université de Californie.
Elle rappelle qu’en 1999, des chercheurs canadiens de l’Université de Guelph ont mis au point « Enviropig », un porc capable de digérer lui-même le phytate par modification génétique, ce qui réduisait de 40 % le contenu de phosphore dans ses déjections et, du même coup, l’eutrophisation des masses d’eau, la prolifération d’algues et d’autres problèmes environnementaux.
C’est sans parler de ces équipes de recherches écossaises, états-uniennes, allemandes et chinoises qui utilisent des techniques génétiques avancées pour produire des porcs résistants au Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) et au virus de la peste porcine africaine qui ont aussi une incidence indirecte sur l’environnement.
Source : The Pig Site