Les premières dindes ramenées du Nouveau Monde au XVIe siècle s’étaient tapé une rude traversée avant d’aboutir sur la table de banquet de Catherine de Médicis. Encore aujourd’hui, leur transport de la ferme à l’abattoir peut s’avérer éprouvant. Afin d’améliorer le bien-être des oiseaux et de réduire les impacts néfastes pour les producteurs, le Canada est en train d’élaborer de nouveaux codes de pratiques. À l’Université de la Saskatchewan, on a procédé à des expériences visant spécifiquement le transport des dindes.
Karen Schwean-Lardner, professeure adjointe spécialisée en gestion de la volaille à l’Université de la Saskatchewan s’est attaquée au problème en rappelant qu’à ce jour, la plupart des travaux sur les transports sont basés sur des études sur les poulets de chair. Or, elle rappelle que les dindes ne sont pas des poulets (!) et que leurs réponses aux chocs thermiques sont différentes.
Des expériences ont donc été menées pour simuler les conditions dans lesquelles elles sont transportées et quantifier les effets des variations de température et d’humidité sur les dindes pendant le transport.
Par temps très froid, les chercheurs se sont aperçus que les oiseaux doivent mobiliser énormément d’énergie pour maintenir une sorte de régulation thermique. On a aussi constaté des baisses de la glycémie et du glycogène dans leurs muscles. Des changements ont également été enregistrés dans la qualité de la viande, avec un pH de la cuisse plus élevé, des altérations de couleur dans la chair de cuisse et de poitrine, ainsi qu’une diminution de quantité de chair. Quant à la chaleur excessive, son lot d’inconforts et d’inconvénients n’est guère plus réjouissant.
Et que les mâles se soient montrés plus résistants que les femelles ne rassérène personne. Vivement les nouvelles normes !
Source : Poultry World