Après l’épidémie de fièvre aphteuse qui a frappé l’Europe, en 2001, les déchets alimentaires ont été bannis pour l’alimentation des porcs. Or, une étude menée par des chercheurs du département de zoologie de l’Université de Cambridge a démontré qu’en se servant d’une technologie de traitement thermique utilisé en Asie de l’Est, les eaux grasses pourraient être transformées en toute sécurité pour nourrir les porcs. Mieux! Cela permettrait de diminuer de 20% les terres cultivées pour produire la nourriture de ces animaux, sans que la qualité des porcs ou les profits en pâtissent.
En Europe, cette façon de nourrir les porcs libérerait environ 1,8 million d’hectares de terres céréalières. Quand on sait que la demande de viande et de produits laitiers devrait augmenter de 60% d’ici 2050, que l’élevage occupe environ 75% des terres agricoles, consomme 35% des céréales du monde et produit 14,5% des émissions de gaz à effet de serre, il y a un besoin pressant de réduire l’empreinte de l’élevage.
Depuis une vingtaine d’années, certains pays d’Asie de l’Est ont introduit un système centralisé et sécuritaire de recyclage des déchets alimentaires pour l’alimentation animale. Ces déchets biodégradables proviennent de la préparation des aliments ou des restes récupérés dans le milieu de la restauration et des produits déclassés, secs ou semi-secs des industries agroalimentaires. Bien que ce mode de production soit à faible coût et à faible impact, l’adoption généralisée exigerait des changements politiques importants de la part de l’industrie du porc, un solide soutien politique afin de combattre et dissiper les préoccupations des consommateurs à propos de la sécurité alimentaire et du contrôle des maladies.