Au Québec, le traitement de la mammite représente la principale raison d’utilisation d’antibiotiques en médecine bovine. Les producteurs laitiers savent bien que l’usage d’antimicrobiens contribue à l’émergence de résistances à ces médicaments. Mais quand il faut, il faut ! À Lyon, en France, une doctorante vient de recevoir le prix de recherche Ecoantibio 2022 pour avoir trouvé une façon de réduire la quantité d’antibios administrée aux vaches souffrant de la maladie en y adjoignant d’autres substances qui n’en contiennent pas. Voilà une bonne nouvelle.
Jing Jing Liu, la jeune récipiendaire, a étudié les minces couches (biofilms) de micro-organismes qui se forment autour du staphylocoque doré, l’espèce responsable, entre autres, de la mammite. Elle s’est aperçue que ces biofilms permettaient au pathogène de mieux résister aux antibiotiques. Elle a aussi réalisé que les antimicrobiens n’étaient pratiquement d’aucune utilité pour détruire les biofilms. La chercheuse s’est donc mise en quête d’éléments non antibiotiques à large spectre d’activité capable de pulvériser ces biofilms et d’améliorer l’effet des antibiotiques.
Parmi huit substances testées, la subtilisine A (0,01 U/mL) et le gluconate de calcium (CaG, Ca2+ 1,25 mmol/L) ont significativement réduit la biomasse des biofilms formés par au moins 21 des 24 types de protéines ancrées dans la paroi cellulaire des staphylocoques dorés. En fin de compte, les antibiotiques ne serviraient plus qu’à renforcer l’effet de destruction des non-antibiotiques sur les biofilms. Maintenant, pour ceux et celles qui souhaiteraient connaître la recette des combinaisons optimales de ces ingrédients, vaudraient mieux ne pas demander à Ricardo !
Source : INRAE
Source : Scientific Report