Tout récemment, le ministre de l’Agriculture des Pays-Bas a rappelé que la résistance aux antibiotiques représente l’une des plus grandes menaces pour la santé publique. Selon Martijn van Dam, il est même inutile de lutter contre la résistance bactérienne chez les humains si on ne s’attaque pas en même temps à ce problème au niveau du bétail. En six ans, en prenant le taureau par les cornes, son pays a réduit de 58% son utilisation d’antibiotiques tout en maintenant les niveaux de production et les marges bénéficiaires.
En 2009, les Pays-Bas constituaient pourtant l’un des pays européens où l’utilisation d’antibiotiques vétérinaires était la plus élevée d’Europe. Mais le pays a décidé qu’il fallait cesser de se servir des antibiotiques comme d’un moyen économique de gérer les infections. Soulignons que la résistance aux antimicrobiens est considérée comme une menace mondiale majeure pour les humains et les animaux. Chaque année, quelque 700 000 personnes meurent d’infections résistantes aux médicaments, un nombre qui, selon The Economist, pourrait atteindre 10 millions d’ici 2050.
Grâce à un partenariat public-privé, des lignes directrices sur la réduction de l’utilisation des antibiotiques ont été élaborées à l’intention des exploitations individuelles des Pays-Bas. Les vétérinaires et les agriculteurs ont été invités à enregistrer leurs prescriptions d’antibiotiques. Par ailleurs, le secteur de l’élevage a pris des mesures strictes pour prévenir les infections chez les animaux.
À titre d’exemple, en 2011, dans la commune de Roosendaal, un couple de producteurs de porc qui élève 500 truies et 4500 porcs d’engraissement est passé de 16 doses d’antibiotiques par truie et par an à moins de cinq. Non seulement leur marge brute par animal s’est accrue, mais le taux de mortalité des animaux n’a pas augmenté.
Cet objectif a été atteint grâce à la collaboration qu’ils ont développée avec leurs employés, un consultant d’alimentation et le vétérinaire. Parallèlement, les Van den Nieuwelaars ont investi 20.000 € (près de 30 000 $) en améliorations techniques. Désormais, pour réduire les risques de contamination, le camion qui récolte le fumier reste à distance de la porcherie. Le lisier est acheminé grâce à un système de tuyauterie. Un bâtiment de quarantaine a également été aménagé.
Tout le monde semble s’en porter mieux !
Source: ThePigSite