On n’a plus le sexe fort qu’on avait. L’idée des mâles qui ne craquent jamais sous la pression vient d’en prendre pour son rhume. Des recherches entreprises à l’Université de l’Illinois concluent que les porcelets mâles sont moins résistants au stress lorsque leurs mères sont frappées d’une maladie grave pendant la grossesse. De plus, leur résistance immunitaire écoperait encore davantage lorsque survient le deuxième événement stressant, le sevrage. Cette faiblesse les désavantagerait dans les environnements de production.
Ce sont des changements génétiques au niveau de l’amygdale qui feraient courir un risque plus élevé d’anomalies neurodéveloppementales et neurologiques à ces porcelets issus d’une mère malade. Il était déjà établi que cet organe lymphoïde jouait un rôle important dans l’apprentissage, le comportement social et la réponse au stress. Les chercheurs savaient également, à la suite d’études sur des primates et des rongeurs, qu’un deuxième défi immunitaire, connu sous le nom de double coup, pouvait perturber davantage le développement typique du cerveau chez les jeunes animaux.
Grâce à des technologies de séquençage à haut débit, les niveaux de plus de 16 000 gènes ont pu être observés chez les porcs. On a découvert que plus de 100 gènes et voies moléculaires étaient affectés soit par l’activation immunitaire maternelle, le sevrage, le sexe ou une combinaison de facteurs dans l’amygdale au 22e jour de vie des porcelets. Plusieurs de ces gènes ont été associés aux troubles du spectre autistique et de la schizophrénie. Cela pourrait expliquer pourquoi les cochons de lait de mères infectées présentent souvent des comportements antisociaux. En étudiant davantage les maladies de ces truies, il sera éventuellement possible de trouver une façon de gérer ces types de déficiences.
Source : Institute for Genomic Biology