Un homme en contrôle
Ce ne sont vraiment pas tous les chefs d’entreprise qui peuvent se vanter d’avoir connu une croissance de 1 200% au cours des cinq premières années d’existence de leur société. Vincent Nadeau Morrissette a réussi l’exploit, mais ne comptez pas sur lui pour faire des sparages. À 34 ans, le propriétaire et fondateur de Global Concept et Global Construction n’est pas du genre à faire du fla-fla.
En septembre dernier, c’est mains dans les poches que le solide gaillard a fait l’annonce de l’acquisition de la division agricole d’IEL Technologie en partenariat avec Avantis Coopérative (voir notre article du 7 octobre dernier). Oubliez les longs mots d’introduction. En bon chasseur de chevreuil d’Anticosti, c’est d’une salve bien placée que l’expert en construction de bâtiments d’élevage a pu mettre IEL dans sa besace. Cette dernière tire profit des plus récentes technologies numériques mobiles de la firme Maximus qui se spécialise dans les équipements de surveillance et d’automatisation des bâtiments de ferme porcines, laitières et avicoles.
Originaire de Québec, s’il ne sait plus trop expliquer pourquoi il a fait des études d’ingénierie à l’Université Laval, Vincent se souvient par contre très bien avoir toujours voulu concevoir des bâtiments agricoles. C’est d’ailleurs sur le tas qu’il s’est spécialisé en production porcine tout près du Massif du Sud. Il y a une dizaine d’années, il avait même fait un stage en ventilation chez IEL qu’il vient d’acheter.
Comme tout le monde, Vincent Nadeau Morrissette ne s’attendait jamais à ce que le gouvernement mette son entreprise sur « pause ». Mais, comme on dit, à quelque chose malheur est bon. Quand ça va mal, il faut chercher les opportunités pour se repositionner. Et Vincent avoue avoir toujours été habile à ce jeu. Ainsi, en pleine pandémie, il a acheté Beauce cabanons qu’il a intégré à Global, ce qui permet d’intercaler de petits projets entre les gros contrats.
« L’acquisition d’IEL Agricole est très importante pour nous. Ça nous permet d’avoir le contrôle de l’équipement au même titre qu’on l’avait au niveau de la construction de porcheries, de poulaillers et de fermes laitières. Au sein de Global, on faisait la distribution pour la production porcine, mais on dépendait de fournisseurs. Aujourd’hui, nous sommes notre propre fournisseur pour les projets de développement et d’analyses de projet. Pour moi, ç’a été naturel de combiner tout ça. Et on continuera à prendre l’expansion malgré tout.»
Levé avant le coq et couché après le loup, ce père d’une petite fille de quatre ans a toujours jonglé avec des projets qui l’ont gardé debout. Et en dépit des temps dramatiques, pas question pour lui de s’assoupir. Au contraire. Non seulement est-il persuadé que l’agroalimentaire va toujours demeurer nécessaire, mais il voit un avenir prometteur dans l’équipement de ferme. Et plus particulièrement, en ces temps où la distanciation sociale est de rigueur. Grâce aux contrôles de Maximus, la technologie à distance permet d’avoir des données et des informations sur ce qui se passe sur le terrain sans devoir se déplacer.
Dans ce contexte, amenez-en des poulaillers de 15 000 poulets, des maternités de 1200 truies, des projets de porcs biologiques, des constructions de bâtiments, des études de faisabilité, des plans et devis complets, des demandes de permis et d’autorisations, le tout livré clé en main. Lorsqu’il s’amène avec certains de ses représentants d’une cinquantaine d’années, des clients pensent parfois que le boss c’est le plus vieux, mais ça le fait bien rire.
Vincent vous le dira sans détour : « Honnêtement, je me sens tout à fait ma place et en plein contrôle de ce que nous faisons. » Et on le croit!