Alain Lemieux

4 juillet 2018 | Personnalité du mois

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Le traqueur de mégadonnées

Quel lien peut-il bien avoir entre des fèves de soya, la fabrication de portes en bois, de la volaille, une aluminerie, la production de veau de lait, des fournitures de plomberie, l’élevage de bison, des usines de transformation de carton, des produits surgelés de boulangerie artisanale, des fournisseurs de gaz propane et un abattoir de porcs ? Sans aucune hésitation, Alain Lemieux vous dira que ces secteurs d’activités ont tous un besoin absolument vital de contrôle tant de la qualité, que de la sécurité, des spécifications et de la livraison du bon produit au bon moment et au bon client.
Bref, c’est la traque à la traçabilité !

Pour nous en convaincre, le président-directeur général d’Epsilia, l’une des plus importantes sociétés technologiques en matière de traçabilité au Canada et un leader en Amérique du Nord, nous rappelle le cauchemar qu’avait vécu Maple Leaf en 2008.

En raison d’une contamination à la listériose dont l’entreprise avait mis un mois à identifier la source, toute la production de son usine de Toronto avait dû être rappelée. Outre sa perte de 20 M$, Maple Leaf avait mis beaucoup de temps, d’énergie et de sous pour redorer son blason. M. Lemieux nous épargnera le souvenir de la crise de la vache folle qui, en 2004, avait coûté 7 milliards au gouvernement fédéral.

Depuis 30 ans à la tête d’Epsilia qui a son siège social à Trois-Rivières, cela fait deux décennies qu’Alain Lemieux s’intéresse au domaine de la traçabilité. Si bien qu’aujourd’hui, le chef d’entreprise est en mesure d’offrir des solutions intégrées de gestion efficiente des opérations, notamment de production et de logistique, pour des secteurs hautement règlementés, tels que des entreprises agroalimentaires.

La traçabilité permet non seulement d’identifier qui a été impliqué depuis l’origine, jusqu’à la transformation du produit dans la chaîne logistique des mouvements et des déplacements, mais aussi la provenance et le suivi de tous les composants qui sont entrés dans sa fabrication. Ce contrôle peut se faire jusque sur les tablettes des commerces.

En raison des médias sociaux, il est plus impérieux que jamais de mettre le doigt sur le bobo extrêmement rapidement. L’Agence canadienne d’inspection des aliments estime qu’une entreprise devrait être en mesure de gérer un problème en moins de quatre heures. À défaut d’y parvenir, Alain Lemieux soutient que c’est l’Agence d’inspection qui va prendre le problème en main, qui pourrait décider de ratisser plus large, de retirer un ou plusieurs produits, voire  de stopper la production d’une usine avec les conséquences désastreuses que cela peut avoir. Grâce aux systèmes qu’il propose, l’homme d’affaires de 53 ans affirme qu’il ne faut que quelques minutes pour identifier une anomalie où qu’elle se trouve le long de la chaine.

«Au départ, les gens voyaient la traçabilité comme un coût. De plus en plus, ils considèrent cela comme un investissement. La traçabilité devient un processus au cœur des processus et des procédés d’opérations. On génère tellement de données, que cela devient une richesse pour l’entreprise.»

Selon le président d’Epsilia, la pénurie de main-d’œuvre manufacturière rend encore plus nécessaire de recourir à la traçabilité en entreprise. C’est d’ailleurs cette nécessité grandissante de la robotisation qui fait connaître à Epsilia sa plus forte croissance puisque cela génère énormément de données, du Big data auquel on applique des algorithmes destinés à analyser et constituer les fameuses chaînes de traçabilité. 

L’entreprise qui négocie des acquisitions et qui envisage doubler son volume d’affaires au cours des trois prochaines années pourrait bien voir son équipe passer de 45 à 70 personnes au cours des prochains mois, principalement des programmeurs-analystes et des intégrateurs.

À n’en pas douter, Alain Lemieux ne manque certes pas d’ambition.

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