On sait déjà utiliser le fumier, le lisier et autres matières organiques pour en faire du biogaz et éviter les émissions de méthane dans l’atmosphère. On parvient aussi à produire de l’hydrogène à partir de cette même biomasse. Mais on ne réussit encore à en récolter qu’une trop faible quantité. Dans son laboratoire de Suède, une chercheuse a décrypté le fonctionnement d’une bactérie capable de générer deux fois plus d’hydrogène que d’autres micro-organismes. C’est qu’elle est particulièrement vorace.
Plutôt que de recourir aux hydrocarbures polluants ou à l’électrolyse de l’eau qui requiert énormément d’énergie souvent non renouvelable pour en libérer l’hydrogène, Karin Willquist, la doctorante en microbiologie de l’Université de Lund, fait tout pour tirer les vers du nez de Caldicellulosiruptor saccharolyticus, une bactérie extrêmophile découverte en 1987 dans une source thermale d’eau douce en Nouvelle-Zélande. La chercheuse a trouvé trois raisons qui expliquent les performances exceptionnelles de cette bactérie.
D’une part, en s’adaptant à un environnement pauvre en énergie, Caldi (pour les intimes !) a su développer des systèmes de transport de glucide très efficaces et une capacité de dégradation d’éléments végétaux ordinairement inexploitables. Cela lui a permis de produire plus d’hydrogène à partir d’une même quantité de biomasse. D’autre part, elle peut supporter des températures de croissance plus importantes que beaucoup d’autres bactéries. Or, plus la chaleur est élevée, plus d’hydrogène est généré. Enfin, l’increvable petite chose peut continuer à créer de l’hydrogène même sous de fortes pressions. Bref, elle dispose de plusieurs qualités qui pourraient faire miroiter une production biologique ddu gaz financièrement viable. Ainsi, au lieu de 500 grammes d’hydrogène créés par ses plus proches compétitrices, Caldi pourrait en libérer un kilo, soit quatre fois plus d’énergie qu’un 1 kg d’essence, tout en ne dégageant que de l’eau et aucune particule polluante. Qui dit mieux ?
Source : Futura