On n’a plus les explorateurs qu’on avait. Fini les aventuriers qui s’enfonçaient dans les jungles inconnues à coups de machettes à la recherche de routes mythiques. Aujourd’hui, pour analyser, cartographier et récolter des données dans des zones difficiles d’accès, des chercheurs de l’Université de Washington ont développé des capteurs miniatures qui peuvent être embarqués sur des papillons de nuit avant d’être jetés par-dessus bord. Ces détecteurs électroniques sont capables de mesurer humidité et température pendant près de trois ans.
Pesant à peine 98 mg, soit dix fois moins qu’un « Jellybean », ces microcircuits sont maintenus sur l’insecte à l’aide d’une broche magnétique entourée d’une mince bobine de fil. Lorsque le papillon survole l’emplacement désiré, le chercheur envoie une commande Bluetooth qui, grâce à un courant électrique générant un champ magnétique, libère le capteur de son hôte ailé. L’appareil peut chuter d’une hauteur équivalente de six étages sans s’abimer.
En créant un réseau de capteurs qu’ils pourront disperser dans des endroits que les drones ne peuvent atteindre, les scientifiques envisagent d’utiliser ce système en quelque sorte parasitaire pour surveiller une forêt ou une ferme. Lorsque l’équipe sera parvenue à développer un mécanisme permettant de récupérer les capteurs dont les batteries seront épuisées, elle souhaiterait remplacer les piles par une cellule solaire et utiliser sa technologie dans des environnements industriels, y compris dans des zones écologiquement sensibles. Les papillons ne manqueront pas de travail de sitôt !
Source : UW NEWS