Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que les côtes bretonnes sont confrontées aux graves conséquences sanitaires, économiques et écologiques causées par la prolifération d’algues vertes, des chercheurs de l’Inra viennent de montrer en laboratoire qu’un composé extrait de cette marée verte inhibe la croissance de bactéries pathogènes et stimule la production de composés chimiques qui augmentent les protections naturelles. Les animaux d’élevage crieront peut-être bientôt Vive la laitue de mer !
Les 7 000 tonnes d’Ulva armoricana ramassées à grands frais chaque année par les communes pourraient bien trouver un débouché lucratif inespéré maintenant que les scientifiques ont observé que ces dangereuses algues au relent d’œufs pourris ralentissent, voire stoppent la croissance de 42 souches de bactéries susceptibles de causer des maladies chez les animaux d’élevage.
Pour identifier des molécules bénéfiques, l’Inra et son partenaire Olmix ont préparé, à partir de ces algues, un extrait de polysaccharides sulfatés marins dont les propriétés physico-chimiques et biologiques pourraient avoir des applications fort intéressantes en agriculture. Les tests en éprouvette indiquent que ces polysaccharides induisent une augmentation de la production de cytokines, ces protéines qui jouent un rôle dans la réponse immunitaire intestinale. Cet extrait pourrait éventuellement être ajouté à l’alimentation des animaux d’élevage pour renforcer leur système immunitaire et réduire, du même coup, l’utilisation d’antibiotiques. L’étape suivante sera de confirmer ces résultats in vitro par des tests in vivo.
Si Obélix avait eu vent de cette nouvelle, il se serait sûrement réjoui, puisque la décomposition de ces algues sur les plages bretonnes a déjà entraîné la mort de plus de 30 sangliers !
Source: Mon cultivar Élevage