Mine de rien, il faut 6 000 ans pour constituer les 30 centimètres de terres arables qui recouvrent et nourrissent la planète. Pourtant, en raison de la bétonisation, de la pollution, des pesticides, de l’agriculture intensive et des changements climatiques, nous perdons jusqu’à 40 milliards de tonnes de terres fertiles, chaque année. Ce sont des quantités astronomiques d’insectes, de plantes, de micro-organismes et de mycorhizes qui s’en vont à vau-l’eau.
Pas moins du tiers des terres de la planète sont dégradées à un niveau plus ou moins grave. À ce rythme, estime la FAO, d’ici 2050, c’est l’équivalent du rendement de toutes les terres arables de l’Inde que l’on perdrait.
En se basant sur les travaux de quelque 200 scientifiques provenant du monde entier, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture vient de publier Le Rapport sur l’État des ressources en sols dans le monde. On y apprend, entre autres, que dans de nombreuses régions d’Amérique du Nord (pages 443 et s.), une application excessive d’engrais provoque une dégradation significative de la qualité de l’eau de surface et une menace pour la fonction du sol .
Avec beaucoup de volonté et en s’appuyant sur l’avancement des technologies et des pratiques écologiques, le Groupe technique intergouvernemental sur les sols de la FAO croit que l’activité biologique pourrait être rétabli si on mise, entre autres, sur le dopage microbien des sols.
Par ailleurs, chez nous, des technologies révolutionnaires sont mises au point pour pallier les problèmes d’épuisement et d’érosion des sols. Ainsi, près de Mirabel, dans un édifice qui a toutes les apparences d’un entrepôt, des chercheurs de l’Université McGill font pousser des salades, des radis et beaucoup d’espoir. Sur un mètre carré, les scientifiques parviennent à y faire pousser 200 fois plus de salades que sur une ferme traditionnelle.