Le 30 mai dernier, Shenzhou-16, le « Vaisseau divin » chinois s’est arraché au sable du désert de Gobi. Cette 11e mission spatiale de l’Empire du Milieu n’a pas pour seul but de préparer l’envoi d’astronautes chinois sur la Lune d’ici 2030. La fusée habitée transporte dans son garde-manger 136 types de semences destinées à la reproduction spatiale. La sélection de graines utilise le rayonnement cosmique et la microgravité pour en muter les gènes et créer de nouvelles espèces et variétés.
Les scientifiques du président Xi Jinping se seraient lancés dans cette portion de l’aventure extraterrestre pour l’avancement des sciences agricoles et le renforcement de la sécurité alimentaire. Mine de rien, cela fait 36 ans que la Chine déploie des efforts de sélection de semences spatiales. Depuis 1987, le pays a envoyé dans l’espace les graines de centaines d’espèces végétales sur des dizaines de satellites récupérables et de vaisseaux spatiaux Shenzhou. Pas moins de 1 000 nouvelles variétés auraient été créées, dont 200 afficheraient des performances exceptionnelles. À titre d’exemples, des poivrons et pastèques que l’on trouve couramment dans les supermarchés en Chine seraient des « mutants » d’élevage en espace réussis.
La Chine se classe première au monde dans le domaine de la culture de végétaux spatiaux. La superficie en céréales, légumes, fruits et autres plantes développées par ce type de semences célestes dépasserait quatre millions d’hectares et générerait des avantages économiques de plus de 38 milliards de dollars canadiens. On y crée même des roses. Pas mal plus agréable à recevoir que des missiles intercontinentaux, n’est-ce pas?
Source: Ecns.cn