Depuis toujours, l’homme a cherché à améliorer son ordinaire… et son sort. Après les Phéniciens, les Marco Polo, les empereurs de la dynastie Ming, Christophe Colomb, Magellan, les Britanniques, Hollandais et bien d’autres, voici qu’une nouvelle Route des épices est en train de voir le jour au Vermont, à quelque 50 km à peine au sud de la frontière québécoise. L’idée ? Cultiver le safran, l’une des épices les plus prisées et les plus chères au monde pour permettre aux petits agriculteurs de diversifier leurs revenus.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’or rouge, cette épice la plus laborieuse à produire au monde et qui peut se vendre à plus de 50 $ le gramme (le cannabis se détaille environ 10 $/gr à la SQDC !), pousse admirablement bien à quelques pas de chez nous. C’est à la suite d’une rencontre fortuite que Margaret Skinner, professeure de recherche et entomologiste de vulgarisation à l’Université du Vermont, a utilisé une serre rudimentaire sans porte pour faire pousser le crocus sativus. Après un hiver froid et enneigé, non seulement la fleur s’est-elle pointé le bout du nez au moment même où la saison des récoltes automnales était terminée pour la plupart des agriculteurs locaux, mais les scientifiques ont découvert que les stigmates cultivés dans le Vermont conservaient leur qualité et leur rendement par rapport aux échantillons d’Iran, d’Espagne et d’Italie.
L’histoire s’est répandue comme une traînée de poudre d’or végétal. Si bien qu’aujourd’hui, le Vermont compte déjà 200 producteurs de ce précieux pistil. Qui sait si de ce côté-ci de la frontière, certains agriculteurs ne souhaiteront pas arrondir leur fin de récolte avec un petit kilo de cette épice. Après tout, il suffit de récolter en deux semaines quelques 165 000 spécimens, en arracher les délicats stigmates et de les faire sécher dans son four. Un pét…ale!
Source : Modern Farmer