Les semeurs de doutes

15 décembre 2016 | Affaires, Cultures, Sciences

Selon une enquête menée par le New York Times, la controverse sur les cultures génétiquement modifiées s’est longtemps concentrée sur des craintes «largement infondées» sur les risques reliés à la consommation humaine. Mais le débat aurait négligé un problème plus fondamental. Les OGM utilisés en Amérique du Nord n’auraient pas entraîné une augmentation des rendements, ni même réduit l’utilisation de pesticides chimiques. Cette technologie ne serait pas à la hauteur des promesses. Le gène du rendement mythique n’aurait donc pas encore été trouvé !

En se basant sur des données des Nations Unies, les journalistes d’investigation ont conclu que les États-Unis et le Canada ne montraient pas d’avantages probants en matières de rendements (denrées alimentaires par acre) par rapport à l’Europe occidentale. En outre, un récent rapport du National Academy of Sciences a révélé que peu de preuves indiquaient que l’introduction de cultures génétiquement modifiées aux États-Unis ait entraîné des gains de rendement supérieurs à ceux observés dans les cultures classiques.

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Pour ne rien arranger, l’utilisation d’herbicides a augmenté aux États-Unis, même si les principales cultures comme le maïs, le soja et le coton ont été produites avec des variétés génétiquement modifiées. Si les insecticides et les fongicides ont diminué du tiers au pays de L’Oncle Sam, l’utilisation des herbicides a augmenté de 21%. En comparaison, la France qui n’utilise pas les OGM a su réduire l’utilisation d’insecticides et de fongicides de 65% et les herbicides de 36%.

Monsanto a eu beau présenter ses produits comme un moyen efficace de répondre à la demande alimentaire croissante, cela ne s’est pas avéré puisque l’Europe occidentale a maintenu une avance sur le Canada sur le plan du rendement. Dans le cas de la betterave à sucre, sa croissance s’est avérée plus forte en Europe occidentale qu’aux États-Unis, et ce, malgré la domination des variétés génétiquement modifiées en Amérique du Nord.

Cela dit, ce n’est pas demain que les profits des multinationales des OGM vont se tarir, car elles vendent à la fois les plantes génétiquement modifiées et les pesticides. Si bien que les valeurs de marché combinées de Monsanto, la plus grande entreprise de semences, et de Syngenta, le géant suisse des pesticides, ont été multipliées par plus de six au cours des dix dernières années.

Pierre

Pierre

Journaliste principal

Père fondateur d’Élevage et Cultures, Pierre a donné à la revue sa touche d’humour qui nous plaît tant. Vous pouvez retrouver tous ses articles traitant des actualités technologiques et scientifiques agricoles dans la Rubrique de Pierre.

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