Depuis des milliers d’années, un peu partout dans le monde, on a accordé à l’ail la vertu de protéger contre le « mauvais œil ». En Inde, en Grèce et en Italie, on suspendait des tresses d’ail aux portes contre les forces du mal. Même enfermé dans son château de Transylvanie, Dracula a toujours craint comme la peste cette plante liliacée. Il n’en fallait pas plus pour que dans un laboratoire suisse, des chercheurs se soient affairés à percer le secret du bulbe afin d’exorciser le pou rouge qui laisse les poulaillers exsangues.
À l’échelle planétaire, l’acarien rouge de la volaille est considéré comme l’un des problèmes les plus… irritants dans l’industrie des poules pondeuses. En plus de provoquer une réduction de la production d’œufs et d’être un vecteur de bactéries et de virus, il est l’un des responsables des taux de croissance plus lents et des changements de comportement des oiseaux. Aussi, Pancosma, une société genevoise qui se spécialise dans l’élaboration d’additifs alimentaires animale, est parvenue à utiliser les composés organiques soufrés de l’ail pour dégoûter les insectes et les acariens qui pique-niquent autour du cloaque, sous les ailes, sur le dos et dans le cou des cocottes.
Dans des essais dans deux fermes brésiliennes, on a constaté un nombre d’œufs fêlés significativement plus faible dans le groupe saveur d’ail que dans le groupe témoin (moyenne de 0,48 % contre 0,63). Le taux de mortalité était également plus faible (10,0 % contre 15,75 %). Par ailleurs, la production d’œufs s’est avérée plus élevée dans le groupe à saveur d’ail (80 % contre 76,9) et le poids des œufs a été légèrement plus élevé dans ce premier groupe (61,6 g contre 60,3 g). Bref, l’infestation par les acariens était en moyenne de 9,4 % plus faible que dans le groupe témoin. Cette alternative aux acaricides chimiques qui créent une résistance sonnera-t-elle la fin de la beuverie de sang ? Un « last call » ?
Source : Poultry World