L’an dernier, alors que le cheptel diminuait de 12% à l’échelle nationale, l’américaine Cal-Maine Foods Inc avait été l’un des rares producteurs d’oeufs à n’avoir répertorié aucun cas de grippe aviaire. La compagnie avait alors énoncé que les mesures de biosécurité mise en place, de même que les investissements dans les systèmes de contrôle de ses élevages, avaient contribué à l’absence de contagion. Les coûts de ces systèmes et les mesures prises ont largement été compensés par les profits additionnels générés au cours des trimestres qui ont suivi.
En plus d’éviter les pertes liées à la destruction d’une partie de son cheptel, l’entreprise a aussi bénéficié de la hausse du prix des œufs qui s’en est suivi tel que le démontre l’extrait des résultats annuels. Pour l’année terminée le 28 mai 2016 le bénéfice net a presque doublé pour atteindre 316 millions de dollars et les ventes ont quant à elles augmentées de 21% pour atteindre 1,9 milliard de dollars.
L’exercice en cours s’annonce plus difficile à cause de la baisse des prix des œufs résultant de l’accroissement du cheptel et de l’offre.
Malgré cela, Cal-Maine s’est positionnée pour mieux gérer ses coûts et générer des économies récurrentes peu importe le contexte.
Sa bonne santé financière semble lui avoir ouvert l’appétit. Le 2 août, Cal-Maine Foods inc. a annoncé l’acquisition de Foodonics International Inc. (Foodonics), un producteur d’œufs de Jacksonville, en Floride. Les actifs acquis comprennent également ceux des entités reliées soit celles de Dixie Egg Company (Dixie Egg). Au total, Dixie Egg/Foodonics possède un cheptel de 3,1 millions de poules pondeuses.
Les termes de la transaction n’ont pas été divulgués, mais il est possible d’en extrapoler la valeur basée sur celle de Cal-Maine qui est une compagnie publique. Rappelons que Cal-Maine est le plus gros producteur d’œufs des États-Unis avec un cheptel de 36,4 millions de poules pondeuses sans tenir compte de cette annonce.
La capitalisation boursière de Cal-Maine étant de 2,17 milliards de dollars US et l’acquisition représentant approximativement 10% de leur cheptel actuel nous laissent penser que le prix payé tournerait autour de 217 millions de dollars américains.
Avec une part de marché de 25% post transaction, Cal-Maine jouira d’un pouvoir d’achat encore plus grand et sera en mesure d’étendre ses pratiques de gestion à un nombre d’établissements grandissant.
Certains producteurs canadiens choisiront peut-être eux aussi d’investir dans des mesures de biosécurité pour en récolter les profits.