Qu’est-ce qui est le plus lourd ? Une tonne de plomb ou une tonne de plumes ? Cette devinette, vous l’avez probablement déjà entendue. Maintenant, si on vous demandait combien de tonnes de plumes produisent les poulets des États-Unis, donneriez-vous votre langue au chat ? La réponse : 900 000 tonnes par année ! Et dire qu’elles ne servent même pas à faire des plumeaux ! Pour leur éviter le dépotoir, deux chercheurs de l’Université du Nebraska (Lincoln, ÉUA) travaillent à les recycler pour en faire des tissus naturels.
Avec une équipe de collègues, Yiqi Yang et Bingnan Mu conçoivent et testent des façons pour améliorer les propriétés des fibres dérivées de plumes. En modifiant la structure moléculaire et la concentration des aldéhydes qu’elles contiennent, ils réussissent à lier chimiquement de longues chaînes de protéines, dont celle de la kératine présente dans les plumes. Sous cette nouvelle forme, elles présentent des caractéristiques hydrofuges. Dans des conditions sèches, on leur attribue également une résistance de 120 % par rapport à la laine. De plus, elles conservent leur couleur et possèdent une capacité d’absorption des colorants bien supérieure à celle des autres fibres entrecroisées à base de kératine.
Pour ne rien gâcher, ces plumes transformées constitueraient une alternative plus verte au polyester et au nylon puisque cela permettrait de réduire de 10 % la part de marché des fibres à base de pétrole qui dominent actuellement le marché états-unien.
Source : Poultry World