La contamination des graminées par les mycotoxines est un fléau pour l’humanité depuis les premiers temps de la culture sédentaire. Encore en 2016, le champignon Fusarium a touché près de 80% des cultures céréalières de la Saskatchewan et du Manitoba, causant des pertes de plus de 1 milliard de dollars. Cette mycotoxine parfois mortelle pour les animaux d’élevage a trouvé un estomac assez solide pour digérer son poison. Grâce au ver de la farine, le blé perdu peut être transformé en argent sonnant.
Des études menées à l’Université de la Saskatchewan ont révélé que les vers de farine jaunes peuvent manger du blé infecté par le champignon sans en être affecté. Malgré la contamination du blé, les vers de farine ne contiennent que 0,13 partie par million de mycotoxines dans leur corps, ce qui est bien inférieur au niveau de sécurité recommandée pour la consommation animale. Ainsi, une fois bien gras, ces vers constituent une nouvelle source de protéines nutritives et peuvent être utilisés pour l’industrie de l’alimentation animale.
Les résultats de cette recherche sont prometteurs. Ils pourraient permettre de faire d’une pierre deux coups. En plus de redonner de la valeur au blé contaminé et invendable, le ver, en plus de constituer un aliment sûr, durable et moins cher, résout l’épineux problème de l’élimination de la mycotoxine. De fait, même enterré par les cultivateurs, le champignon peut toujours se propager et gâter les récoltes ultérieures.
Les chercheurs voudraient maintenant pousser plus loin l’expérience en gavant les vers de blé contenant des niveaux encore plus élevés de toxines afin de déterminer le seuil acceptable pour la consommation pour la volaille.
On leur souhaite bon appétit!
Source: University of Saskatchewan