Le monde des plantes est-il en train de se faire doubler par la science ? Après avoir passé 420 millions d’années à synthétiser de la matière organique, à se servir de la chlorophylle pour produire des protéines, voici qu’une société finlandaise développe un type de protéine riche en nutriments… sans passer par la photosynthèse ! Son but : en lancer la production commerciale en 2020. Son impact sur l’environnement serait de 10 à 100 fois plus faible que celui des produits à base de viande ou de leurs substituts.
Pour créer sa protéine hyper écologique, la firme Solar Foods se moque bien des conditions climatiques, du taux d’humidité ou de la qualité du sol. Elle n’a besoin que du gaz carbonique présent dans l’air et d’électricité renouvelable, ce qui permettrait à l’avenir de transporter la technologie jusque dans les déserts, voire partout où l’alimentation est nécessaire.
Un lot de ces protéines unicellulaires a été produit dans le cadre d’une étude menée conjointement par l’Université de technologie de Lappeenranta (LUT) et le Centre de recherche technique VTT de Finlande. Elles pourront être utilisées comme un remplacement de fourrage pour les animaux, ce qui permettrait, par exemple, de libérer des terres pour d’autres buts, tels que la foresterie.
La méthode ne nécessite aucune substance antiparasitaire. Seule la quantité requise de nutriments assimilables à des engrais est utilisée dans le processus fermé, ce qui permet d’éviter tout impact environnemental, tel que le ruissellement dans l’eau. Selon les estimations des chercheurs, le processus de production de nourriture à partir de l’électricité peut être près de 10 fois plus efficace que la photosynthèse commune, qui est utilisée pour la culture du soja et d’autres produits.