Elle est finie l’époque où les curés de campagne frappaient aux portes une fois par année pour s’assurer que les mères de famille fassent leur devoir conjugal. Dans l’industrie porcine, c’est le temps très chaud de la belle saison qui fait chuter la reproduction. Heureusement pour les producteurs, la Texas Tech University a mis au point une méthode entièrement nouvelle pour contrer l’infertilité saisonnière. Ce sont les phéromones qui feront subtilement et en douceur le travail des anciens ministres du Culte !
Si les truies ont, entre autres, été domestiquées parce qu’elles sont reconnues pour pouvoir se reproduire toute l’année, l’infertilité saisonnière est un phénomène connu partout dans le monde. Cette chute de reproduction a un impact économique important. L’étude de la biologie du porc a permis aux chercheurs de comprendre que les truies répondent à la phéromone de verrat qui est constituée de trois molécules différentes, l’androsténone, l’androsténol et la quinoléine. L’utilisation des phéromones permet de réduire l’intervalle entre le sevrage et l’œstrus, la période de l’ovulation chez la femelle pendant laquelle elle peut être fécondée.
En 2017, les scientifiques De Rensis, Ziecik et Kirkwood ont constaté une réduction de 9 à 14 % et parfois jusqu’à 30 % des taux de reproduction et de gestation durant la saison chaude. Pour y remédier, on pourrait climatiser ou refroidir les bâtiments d’élevage à environ 25 °C, mais cette option s’avère très coûteuse. À la Texas Tech University, des scientifiques ont récemment signalé les avantages d’une nouvelle phéromone de verrat sur la reproduction des truies. En réunissant les trois molécules dans un vaporisateur qui imite la salive du verrat, on a obtenu la réponse comportementale sexuelle complète des truies.
Un essai sur le terrain pendant une grande partie de l’année a montré qu’en pulvérisant ce vaporisateur appelé Boar Better, le taux de reproduction a été amélioré de 6,4 % et le taux de mise bas de 7,9 %. Le taux de réussite de la mise bas combiné a été amélioré de 12 %. Le nombre de porcelets nés vivants par portée a été augmenté de plus de 0,5 porcs par portée.
Source : Pig Progress