Dès 1789, Antoine Lavoisier l’avait écrit dans son Traité élémentaire de chimie : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Aujourd’hui, dans le cadre d’un nouveau projet soutenant la décarbonisation de l’élevage, des chercheurs de l’Université de Leeds (Royaume-Uni) s’apprêtent à identifier les déchets de volaille, du lisier de porc et de la citronnelle les plus viables pour produire du biogaz. On se servira d’abord d’un bioréacteur à insectes puisque ces derniers permettent d’éliminer certains nutriments toxiques du fumier.
En plus d’analyser les opportunités de réduction des niveaux élevés de phosphate et de nitrate trouvés dans les déchets animaux, le bioréacteur permettrait de diversifier les flux de revenus et protéger les voies navigables locales qu’ils polluent. Le procédé est d’autant plus intéressant que les déchets d’insectes peuvent être utiles comme engrais en raison des minéraux essentiels qu’ils contiennent.
Pendant ce temps-là, aux États-Unis, on prend le problème par l’autre bout. On cherche à intégrer des déchets de transformation des fruits et légumes d’abord destinés à la consommation humaine dans les aliments pour volailles. Cela permettrait d’atténuer à la fois le problème de la rareté de l’approvisionnement alimentaire et de la pollution. Mine de rien, on découvre que les peaux, résidus de pulpe et fragments des noyaux de fruits peuvent être incorporés dans la nourriture des oiseaux. Par exemple, les résidus de pommes, de raisins et de mangues peuvent pourvoir entre 10 %, 20 % des régimes alimentaires des poulets. Les bananes séchées et la farine de pomme de terre peuvent remplacer 7,5 % et 30 % du maïs, tandis que la farine de figues séchées peut augmenter le taux de croissance et l’efficacité alimentaire de 7 % et 12 % et réduire la mortalité de 3 % et 1,8 %. Et on ne vous a même pas parlé de la tomate et des carottes !
Sources : Poultry World