Cherchez tant que vous voudrez, vous ne trouverez rien de plus puissant que l’instinct maternel. Gare à qui souhaiterait s’en prendre aux rejetons légués par la nature. Mais il y a des impondérables… de poids ! Pensons à cette truie qui peut donner le jour à plus d’une douzaine de petits et dont la corpulence suffit à écraser la chair de sa chair. Afin de limiter cette mortalité dans les jours qui suivent la naissance, des chercheurs américains ont mené une étude suggérant un moyen d’éviter « l’écrapoutissement » involontaire.
Dans l’industrie porcine des États-Unis, la moitié des mortalités au cours de toutes les phases de production résulte de l’écrasement avant le sevrage. Les scientifiques ont donc voulu mettre au point et évaluer l’intérêt de matériaux manipulables odorants pour éloigner les porcelets nouveau-nés de la truie. Ils ont installé des cordelettes de coton de 33 centimètres au-dessus des nids de 161 porcelets provenant de 26 truies. Certaines des cordelettes ont été imprégnées d’huile de tournesol, de fromage au lait ou d’un mélange de scatole et d’acide myristique qui reproduit les marqueurs chimiques de l’odeur fécale maternelle, appréciée par les porcelets sevrés.
Au jour 2, les trois quarts des petits ont touché l’enrichissement au moins une fois. Le gain de poids moyen de la portée avant le sevrage ne différait pas entre les traitements. Les porcelets qui avaient accès aux cordelettes de fromage au lait ont eu le pourcentage de mortalité le plus bas (6 % vs 11 %) lorsque les cordes imbibées étaient présentes entre les jours 2 et 5. Ceux qui ont été exposés aux marqueurs chimiques ont connu le taux de décès le plus bas après le retrait des cordes d’enrichissement (14 % vs 19 %), c’est-à-dire entre le jour 6 et le sevrage.